Inara, une narration
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Inara, une narration
Inara Scion Jeu 10 Jan - 10:49
J’ai besoin de plus d’informations sur vous.
L’homme assis derrière son bureau, sanglé dans un uniforme rigidifiant son buste, la maintenait sous son regard perçant. Inara haussa les épaules, tordant les lèvres dans une moue.
A quoi bon ? Vous avez obtenu ce que vous désiriez. Quoi qu’il m’en coûte….
Je vous ai laissé le choix. Et permettez-moi d’être seul juge de la pertinence de mes demandes.
En temps normal, Inara aurait déjà renversé le bureau sur l’homme qui se permettait de fouiller son passé. Mais le temps était au deuil, et dans les yeux de celui qui lui faisait face, passait une étincelle d’humanité atténuant le caractère intrusif de ses questions. Elle détourna le regard, le portant sur le parchemin vierge étalé devant lui, et qui bientôt se couvrirait d’encre, l’encre de son histoire.
Si vous y tenez… Comme vous le savez, je m’appelle Inara, Inara Scion de mon nom complet. Je ne connais pas mon âge, ni mes parents. Dans la rue, on m’appelait Inara. C’est… mon ami d’enfance qui me comparait à un scion tout juste poussé. Vous vous en doutez, je ne mangeais pas tous les jours à ma faim, et j’étais plutôt grêle. Il disait qu’un coup de vent trop fort pourrait me déraciner… je lui répondais que je ploierais certainement, mais ne me briserais pas.
Elle leva un instant sur son interlocuteur des yeux assombris de colère et tristesse mélangées, tandis qu’un léger sourire, teinté d’ironie, effleurait ses lèvres.
Je n’ai pas besoin de vous rappeler que si le rameau est toujours là, celui qui la soutenait a été brisé…. Reprenons l’histoire, alors. C’est lui qui m’a montré comment me servir d’une fronde, et lorsque mendier devenait trop difficile, nous partions dans la forêt, pour chasser les petits animaux et ramasser quelques baies. J’ai volé aussi, chez les fermiers du coin, mais j’étais bien pitoyable à cet exercice. Je ne sais pourquoi, parfois la peur me paralysait et je n’arrivais plus à exécuter des choses simples, comme grimper sur un arbre ou sauter une haie. C’est ainsi que…
Elle marqua un bref temps d’arrêt avant de poursuivre, d’une voix assourdie :
Un jour, un cirque est passé dans la ville. Il n’était pas bien grand, mais c’était la chance d’échapper à cette misère. Mon ami s’est moqué de moi lorsque je lui ai dit que je désirais les rejoindre. Avec le recul, je pense qu’il avait peur de me perdre. La rue est exigeante, et son sol plus apte à faire pousser l’avidité et les coups bas, que l’amitié. J’ai quand même tenté ma chance. Bien mal, puisque j’ai été saisie par cette peur inexplicable au beau milieu de ma démonstration. Je suis tombée, ils ont ri, m’ont tapoté l’épaule et m’ont dit que j’étais douée pour les pitreries, mais qu’ils ne recherchaient personne dans ce registre. Je n’ai jamais été aussi humiliée…
Jouant du bout des doigts avec le revers de sa manche, Inara leva le menton, plantant son regard dans celui de l’homme impassible derrière son bureau :
Avez-vous quelque chose à boire ? Je n’ai pas l’habitude de parler aussi longtemps.
L’homme assis derrière son bureau, sanglé dans un uniforme rigidifiant son buste, la maintenait sous son regard perçant. Inara haussa les épaules, tordant les lèvres dans une moue.
A quoi bon ? Vous avez obtenu ce que vous désiriez. Quoi qu’il m’en coûte….
Je vous ai laissé le choix. Et permettez-moi d’être seul juge de la pertinence de mes demandes.
En temps normal, Inara aurait déjà renversé le bureau sur l’homme qui se permettait de fouiller son passé. Mais le temps était au deuil, et dans les yeux de celui qui lui faisait face, passait une étincelle d’humanité atténuant le caractère intrusif de ses questions. Elle détourna le regard, le portant sur le parchemin vierge étalé devant lui, et qui bientôt se couvrirait d’encre, l’encre de son histoire.
Si vous y tenez… Comme vous le savez, je m’appelle Inara, Inara Scion de mon nom complet. Je ne connais pas mon âge, ni mes parents. Dans la rue, on m’appelait Inara. C’est… mon ami d’enfance qui me comparait à un scion tout juste poussé. Vous vous en doutez, je ne mangeais pas tous les jours à ma faim, et j’étais plutôt grêle. Il disait qu’un coup de vent trop fort pourrait me déraciner… je lui répondais que je ploierais certainement, mais ne me briserais pas.
Elle leva un instant sur son interlocuteur des yeux assombris de colère et tristesse mélangées, tandis qu’un léger sourire, teinté d’ironie, effleurait ses lèvres.
Je n’ai pas besoin de vous rappeler que si le rameau est toujours là, celui qui la soutenait a été brisé…. Reprenons l’histoire, alors. C’est lui qui m’a montré comment me servir d’une fronde, et lorsque mendier devenait trop difficile, nous partions dans la forêt, pour chasser les petits animaux et ramasser quelques baies. J’ai volé aussi, chez les fermiers du coin, mais j’étais bien pitoyable à cet exercice. Je ne sais pourquoi, parfois la peur me paralysait et je n’arrivais plus à exécuter des choses simples, comme grimper sur un arbre ou sauter une haie. C’est ainsi que…
Elle marqua un bref temps d’arrêt avant de poursuivre, d’une voix assourdie :
Un jour, un cirque est passé dans la ville. Il n’était pas bien grand, mais c’était la chance d’échapper à cette misère. Mon ami s’est moqué de moi lorsque je lui ai dit que je désirais les rejoindre. Avec le recul, je pense qu’il avait peur de me perdre. La rue est exigeante, et son sol plus apte à faire pousser l’avidité et les coups bas, que l’amitié. J’ai quand même tenté ma chance. Bien mal, puisque j’ai été saisie par cette peur inexplicable au beau milieu de ma démonstration. Je suis tombée, ils ont ri, m’ont tapoté l’épaule et m’ont dit que j’étais douée pour les pitreries, mais qu’ils ne recherchaient personne dans ce registre. Je n’ai jamais été aussi humiliée…
Jouant du bout des doigts avec le revers de sa manche, Inara leva le menton, plantant son regard dans celui de l’homme impassible derrière son bureau :
Avez-vous quelque chose à boire ? Je n’ai pas l’habitude de parler aussi longtemps.
Inara Scion- Messages : 106
Date d'inscription : 08/01/2013
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